Hexenbuch
Journal de bord de Hermann Müller, Oberstandartenfürher, retrouvé près de son corps le 30 septembre 1936. Le rapport des SchutzStaffel a conclu à un suicide.
- 12 septembre 1936 : Nous quittons aujourd'hui même Dar-El-Saleem. Je ne suis pas mécontent d'abandonner ce pays de sauvages. Le reste de l'équipe aussi, me semble-t-il. Herr Eichenmann a enfin fini de se plaindre. Il est même radieux.
- 13 septembre 1936 : Nous sommes arrivés aujourd'hui à Munich. Le voyage en avion a été une horreur. Vents violents, trous d'air, pluie. J'ai été malade. Cela est peut-être dû à ce plat que j'ai mangé à Dar-el-Saleem.
Jusqu'au bout, on m'aura tout fait supporter. J'ai été surpris en croisant des camarades. Ils vident des bibliothèques entières dans la rue et y boutent
le feu. Et après ça, on expédie des gens au bout du monde pour retrouver des documents pourris qui ne seraient même pas digne de faire partie de ces bûchers à la gloire du Reich. Scheiss !
- 14 septembre 1936 : Avons roulé toute la nuit, tout le jour et ce soir encore. J'en ai le dos meurtri. Herr Professor dit que nous sommes attendus au Reichstag demain matin. Je n'en puis plus de cette histoire.
- 15 septembre 1936 : Ce matin, nous sommes allés au gouvernement. Alors que Herr Professor et Eichenmann étaient introduits avec leur caisse de papier moisi, on m'a fouillé et interrogé. En tant qu'officier de la SchutzStaffel, j'ai protesté avec véhémence. Cela n'a pas eu d'effet. Mais lorsque Eichenmann et Herr Professor sont revenus, le sourire aux lèvres, ils m'ont transmis Ses salutations. J'en ai tout oublié !
- 16 septembre 1936 : Herr Professor et Eichenmann ont disparus de la circulation. Ils m'avaient prévenu, mais je suis inquiets. De toute façon ma mission est terminée. On m'a donné une suite au Königerhotel, un vrai palais. Mais je ne suis pas tranquille. Cette nuit, j'ai fait d'affreux cauchemars. J'étais persuadé que l'on rentrait dans ma chambre et qu'une ombre noire se penchait sur moi pour me raconter des histoires horribles. J'en suis angoissé et je fume pour essayer de dissiper ma peur. Je vais aller marcher pour me détendre.
- 17 septembre 1936 : Je n'ai pas dormi de la nuit. Vers minuit, j'ai
entendu un bruit qui m'a éveillé. J'ai aperçu une forme humaine derrière ma
fenêtre. Lorsque je suis sorti sur le balcon, je n'ai vu que ces bûchers, ces feux de la mort, danser comme les flammes de l'enfer au milieu de la rue. J'étais sûr qu'on brûlait quelqu'un. J'ai eu si peur. Je vais rester dans ma
chambre pour dormir aujourd'hui. Et ce soir, je vais aller chercher mon Lüger.
- 18 septembre 1936 : C'est sûr je vais les voir, car je les sens comme la pourriture qu'ils sont. Pourtant... je suis des leurs, je porte le même uniforme. Mais non, un officier SS ne se laisse pas avoir ! Ils tireront sur mon cadavre. Et je les maudirai et ils brûleront dans les bûchers, avec les livres, avec le sable, avec Lui, ach grosse Schweine !
Un GN Ctulhu dans l'Allemagne nazie de 1937. Château de La Sarraz.
Pas de problèmes graves malgré le sujet, ambiance incroyable, repas somptueux (saumon, oeufs de lump, etc...). Des photos (et peut-être une surprise) arriveront bientôt.